Fleur des fleurs
Sainte-Mer dans laquelle on noie les pétales de roses en offrande à tes dieux ensevelis sous le sable je ne sais pas d’où tu réclames encore des fleurs mais nous partons ensemble tout le village comme à la pêche aux coques ces grands défilés païens des marées d’équinoxe sauf que là tu es pleine à craquer de ton eau Sainte-Mer et que nous avons chaud
je ne sais pas qui est Marie je ne sais pas qui est cette femme dont on chante le nom sur le doris dérivant avec sa couronne de fleurs sur la tête je sais que je me baigne pour attendre de la vague le retour des fleurs meurtries de sel
les estivants fidèles défilent en habit quand nous avons les pieds nus depuis l’enfance préférons sentir les pétales sous la plante avoir l’impression de flotter vers le port de la Houle à hauteur de femme bleue celle qu’on lève à bout de bras et d’aubes jusqu’au parasol des pins avec l’odeur d’ajoncs déversée par-delà
je le connais bien le marin qui ne va pas à l’église et qui pourtant au bout de la jetée reçoit la jupe de la statue en pleine figure hissant la vierge dans sa barcasse se dit que ça sent bon la mer ses cuisses
“je veux te suivre fleur des fleurs” chante la foule par la falaise ruisselante m’en éloigne ne pense qu’à plonger dans l’émeraude
les sirènes des bateaux t’invoquent en tous sens par la brasse je reçois un goût d’essence dans la bouche et des pétales sur la nuque Sainte-Mer je suis en toi
construction du temps (atelier BUA, 16)
© Laure Morali_31 mars 2011
l'atlantique au lieu de la méditerranée, plus de poésie, bien entendu, mais cette même certitude d'être là plus chez nous que les estivants ou visiteurs occasionnels, et notre amour pour l'endroit. Nous nous retrouvons encore au moins un peu dans notre thème
RépondreSupprimertroublant ces coïncidences Brigitte et chaque fois je n'en reviens pas
RépondreSupprimer