Ressacs
28 août
Long souffle, un soupir ininterrompu revenu de l'enfance dans la presqu'île déserte. Les éléments qui étranglent la maison. Rester là. Écouter. Le ciel rebattre les cartes. Tout autour, la mer se charge du poids du vent. Ouvrir un recueil de poèmes. Réciter des prières pour les arbres. Se faire plage aveugle. Corps lisse. Invisible de la tempête.
Retrouver ce rituel. Calmer l'ouragan dans le poème qu'il réclame.
Le vent appelle Paysage de lune froide. Ouvre une page ou deux au hasard. La troisième est celle-ci :
Vient la bourrasque
annoncée
mais je n'ai plus peur.
Comme autrefois
je suis nue,
toute peau,
peau hérissée.
Tristesse ouverte
de la mémoire.
Je dois protéger la légèreté
où je cache mes racines.
Mes yeux tourmentés
répondront au défi.
Rien de plus.
Les feuilles tombent
sur la terre qui me nourrit
et une fois encore
une nouvelle fois, ma chevelure sauvage
affronte
l'ouragan du vent.
Carmen Yanez
Le poème "Herbe de bonne foi" de Carmen Yanez est tiré de Paysage de lune froide et autres poèmes, traduits de l'espagnol (Chili) par Patrick Lavaud, éditions daqui / fédérop / Le Noroît, 2010, p.63
© Laure Morali, Carnet Montréal 13_août 2011
Merci laure, c'est envoutant....Anaïs
RépondreSupprimer