Mer



La mer, je ne peux plus la regarder en face. Je ferme les yeux. Elle saura que je l’entends. Pour cadre, mes paupières. La mer est incolore. Tissée fibre par fibre avec chaque morceau de chair, elle tire et pousse par en dedans les organes, l’eau, le sang. Incolore, ce rythme de planète qui en corps chante. Oh, lune. Elle marchait pour la mer en elle, se fondre à ce rythme qu’elle sentait battre. Le cœur lui même enlacé d’elle. Mer en moi fille d’elle aussi fille d’une femme qui a laissé la lune faire de sa chair une petite mer mouvante. La lune qui nous dicte de fusionner encore tant que c’est possible avec le ciel noir. Ses poussières d’étoiles. La première chute. Le début de nous. Nage. Oh, mer.



© Laure Morali_13 octobre 2011 
Participation à l'atelier de François Bon : "face mer" 

Commentaires

Articles les plus consultés