Cet horizon gris désir
Cet horizon gris désir, à peine bleu, un doigt sur la bouche, un trait sur les lèvres, s’offre au vertige qui le calme d’un même souffle abandonné sur le dos, là où perce le soleil
Cet horizon de chagrin imbibé de l’autre côté me renverse le visage, ébloui, posé calme sur le départ
J'y vois mon corps à genoux sur le vide, un grêle ciel pour corsage, doigts de la mer, lueur d’été
Soudain blanc comme tes yeux, cet horizon me précipite jusqu'à demain dans le sable des marées hautes
Toi qui n’as pas survécu à mon voyage, que rien ne te retarde dans l’autre monde, que tout te soit donné
J’inventerai des tissages, des prières en drapeaux pour te retrouver dans l’invisible
Toi qui n’as pas survécu à mon voyage, que rien ne te retarde dans l’autre monde, que tout te soit donné
J’inventerai des tissages, des prières en drapeaux pour te retrouver dans l’invisible
Une vie qui m’a connue muette, pour un parcours à venir
sur le sable, dans les bois, les lisières du monde en friche
Je n’ai pas peur de déterrer les offrandes
Je n’ai pas peur de déterrer les offrandes
Pardonne-moi de ne
pas savoir entonner les chants qui rassurent les morts de nous savoir vivants
Le soleil crie
En dehors de moi
La mer
Je rejoins le rivage où
s’enroulent les femmes en coquillage pour muer
Il y aura trois mille nuages
Dans lesquels nous entendrons
La lente arrivée des jours
Il y aura lointaine
La percée d’un autre séjour
Nous aurons été vivants
Nous aurons été innocents
Nous aurons regardé l’avenir
Qui était déjà le passé
Nous aurons vu défiler notre vie
À pas lent chaque instant
Aura eu ce goût de déjà-vu
Nous trouverons alors le courage
De sortir de la répétition
L.M
Bretagne, juillet 2012 / Montréal, 27 août 2012
Bretagne, juillet 2012 / Montréal, 27 août 2012
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