De l'abandon
Être fleur est une profondeResponsabilité !Émily Dickinson
et les papillons
qui tremblent à la marée
au pas des hirondelles
une avalanche de coquelicots
dans la falaise
*
les hirondelles pétrissent le ciel
à n'en plus pouvoir
aussi noires que l'orage
elles percent la transparence
avec la désinvolture de planètes
en ronde
*
rien n'est vrai
dans ce trop plein de vie
on sait enfin que l'on explose
dans nos chairs parfumées à en mourir
*
les yeux me brûlent
au passage de pommiers
je prends ma douche
sous leurs pétales en pluie
depuis que naître a la saveur
de leur peau
un rien de mauve
j'ai un ange à mes cheveux
le vent file à toute allure
les papillons négligent mes doigts
ils amplifient l'air de leurs couleurs de feu
je trace des routes invisibles
j'écoute le chant des herbes aiguisées
il est des jours où les couleurs roulent vite
on dirait l'automne qui se prépare à naître
mes lèvres palpitent comme si on les mordillait
les fuschias débordent
*
la chair de la nuit
ouverte
un parfum
de fleurs d'orangers
*
j'écris des lettres roses aux fleurs
le parfum volatil de l'alphabet
quand d'une main on peut serrer le soleil
lâcher sa poudre sur la route
et conduire de l'autre
sur les chemins bleus de la mer
*
les ongles peints
parmi les orties
se prennent pour
des coquelicots
*
Nous appartenons au rêve
des papillons
*
la pluie pianote des gouttes d'eau douce
sur ma peau salée par la baignade
dans une crique où le soleil et les nuages
cohabitent par magie,
un papillon me frôle les cheveux
pour me confirmer
que oui
le bonheur naît de l'abandon
au souffle
*
à cheval
entre les rêves et le poème
là où la réalité
étincelle
L.M, Bretagne, juillet 12 / Montréal, 4 septembre 2012
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