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Le corps des forêts 2 | Chasse
les nomades versaient des verres de souffle dans les écuelles accrochées aux arbres la nuit perlait de forêts frémissantes à la pointe des bougies les peaux tendues des martres crevaient notre sommeil à chaque hurlement de loup étranges perdrix confuses sous un drap d'aiguilles boréales dont notre langue gardait le fumet moins sucré que la chair des castors soignant nos poumons les pattes de lièvre avaient le pouvoir d'une douce fourrure décolorée réchauffant nos doigts gelés dans la pochette de toile où roulent les balles de 22 ces creux dévorant la main tous ces souvenirs de tuer qui reviennent par rafales
corps lourd humide du castor fourrure de nuit sur les épaules décidées à ramener l'animal au camp entre la peau et la graisse tes mains qui m'enseignent à insérer le couteau plat d'un mouvement vif du poignet assis sur tes vieux joggings bleu marine usés aux genoux tu n'avais pas voulu passer l'automne dans une maison au bord de la mer préférant le nutshimit de ta naissance
les nomades nous précédaient
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