La glace était fragile au début. Le lac
gelait à partir de son cœur. Des lagunes reflétaient des colliers d'épinettes aux
contours. Les rives n'étaient pas sûres. Nous marchions, une pagaie à
la main, pour sonder les couches du froid, éparpillant la poudre pastel du
givre à chaque empreinte de pas sur la plage. C'est là qu'elle a commencé à chanter, la
forêt. De longs sifflements de balles de fusil ont traversé le lac en tous
sens. Je cherchais les chasseurs invisibles en vain. Puis le chant est devenu
cristallin. La gorge de la terre a poussé un son nu vers les étoiles.
Le chant montait de l'eau en nappe translucide et redescendait en
glace sur la forêt. Nous restions figés d'émotion. S'il y avait
eu des aurores boréales ce soir-là, j'aurais pensé que c'était d'elles que
sortaient les voix pures. « Naur, m'as-tu dit en levant les yeux au
ciel, c'est la glace qui chante en se formant ».
Le lac a pris tout entier en une nuit. À l'aube, nous étions libres de marcher où bon te semblait.
1er Octobre 2012
I'm happy to see that you have written about singing ice and aurora too!
RépondreSupprimerThis little piece is beautiful!
(I'm sad I can't read it directly, but have to use Google Translate.)
Thank you very much for sharing it with me!
Love,
Berit