Pleine lune à Pakuashipi
La température a chuté pendant la nuit. De la glace s'est formée par plaques se repoussant les unes les autres, contre la berge. Il doit faire environ moins vingt degrés avec le facteur vent.
"Un rire de granit..."
J'ai ouvert les yeux tout de suite après avoir lu, dans mon rêve, ces mots qui ouvraient un texte évoquant une végétation rase et des forces reçues sur de hauts plateaux poncés par les vents. J'ignore qui l'a écrit, mais il m'a fait bondir du lit, m'habiller à la va-vite pour partir à la recherche du premier sentier capable de me faire passer en quelques mètres de la taïga à la toundra.
Les cristaux du givre font croustiller la tourbe sous mes pas.
Entre deux ravines, protégeant du vent les derniers arbres avant la prochaine latitude, de larges plateformes rocheuses portent les peintures éblouissantes de lichens verts, noirs, chair.
Ces pans de peau planète à nue me propulsent au cœur d'un ordre auquel nous appartenons mais dont nous aurions oublié les lois.
Un îlot d'écailles de lichen écloses au centre d'une pierre.
Une ligne minérale séparant un rocher en son milieu jusqu'aux rayons du soleil de 9 heures.
Un doux nuage de plantes de toundra.
Des cheveux de mousse remontant, en spirale, autour du tronc gracile d'une épinette noire.
L'appel d'une roche constellée, presque une stèle
La profondeur d'une source.
Un rire de granit cristallisé par le froid.
Un chien noir m'accompagne partout où je vais.
Pas toujours le même...
La glace progresse d'heure en heure vers le coeur de la rivière.
La lune se lève le long de l'antenne satellite, se loge quelques minutes à son sommet avant de poursuivre sa course.
La pleine lune fait le tour du propriétaire.
Pakuashipi,
Le 27 novembre 12
"Un rire de granit..."
J'ai ouvert les yeux tout de suite après avoir lu, dans mon rêve, ces mots qui ouvraient un texte évoquant une végétation rase et des forces reçues sur de hauts plateaux poncés par les vents. J'ignore qui l'a écrit, mais il m'a fait bondir du lit, m'habiller à la va-vite pour partir à la recherche du premier sentier capable de me faire passer en quelques mètres de la taïga à la toundra.
Les cristaux du givre font croustiller la tourbe sous mes pas.
Entre deux ravines, protégeant du vent les derniers arbres avant la prochaine latitude, de larges plateformes rocheuses portent les peintures éblouissantes de lichens verts, noirs, chair.
Ces pans de peau planète à nue me propulsent au cœur d'un ordre auquel nous appartenons mais dont nous aurions oublié les lois.
Un îlot d'écailles de lichen écloses au centre d'une pierre.
Une ligne minérale séparant un rocher en son milieu jusqu'aux rayons du soleil de 9 heures.
Un doux nuage de plantes de toundra.
Des cheveux de mousse remontant, en spirale, autour du tronc gracile d'une épinette noire.
L'appel d'une roche constellée, presque une stèle
La profondeur d'une source.
Un rire de granit cristallisé par le froid.
Un chien noir m'accompagne partout où je vais.
Pas toujours le même...
La glace progresse d'heure en heure vers le coeur de la rivière.
La lune se lève le long de l'antenne satellite, se loge quelques minutes à son sommet avant de poursuivre sa course.
La pleine lune fait le tour du propriétaire.
Pakuashipi,
Le 27 novembre 12
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