Les vents fusent en lames grises sur l'Atlantique Peu
d'hommes ont voulu pour eux-mêmes Le
couloir sous-marin la
rampe mouillée des nuits soupe aux épices philippins Le
poulet à l'ananas réchauffé trois fois sur le bruit Assourdissant des machines Vertes
rondes aux senteurs de pétrole Le
Palermo est un requin Fuselé sous
lequel rampe Le ventre des mammifères en fuite Et les femmes peignent à la poupe L'histoire de leurs veines marines
Vertige dans l'escalier À l'accroche de la brume Des
camions tournent autour du port Le capitaine amarrant au terminal Racine Celui qui navigue comme celui qui a fait la guerre Se tait
Montréal n'a pas mangé ce matin Les chutes du
cargo comme on jette Les ressources à terre mer Retournée Je reste sans
rêve En haut de la tour Ce que les sémaphores n'ont pas vu depuis l'île vide Mes dernières croyances sous un bras de métal lourd Boîte soulevée Déposée
sur la remorque d'un truck en route pour Denver En casque dans une cage de verre Suspendu un homme manœuvre La grue Happant les containers Vide le ventre du cargo de ses voitures viandes Entourées de câbles électriques De ses chaussures vêtements vies qui déménagent Des meubles de famille des livres D'enfant des oranges des armes des ordinateurs des gousses De vanille des poissons tilapias Les camions attendent et Les trains Les chauffeurs qui n'ont pas
dormi non plus Viennent boire un sourire aux lèvres de la fille des douanes Une
feuille à la main ce pays fait mal lui dit-il Ce pays brûle Si tu n'as pas souri Au chef cuisinier dans le couloir du Palermo Dont le drapeau allemand défie les bancs de
brouillard D'effacer ses couleurs de carte d'enfant Tu n'auras
pas su que Les marchandises grignotent le rivage Chaque container lâché
sur la berge Est une commotion dans notre confiance En la terre
L.M, Montréal, le 5 octobre 2012
© Photos : Marie-Odile Thirion
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